Jour 18 : Dakar-St Louis-Louga-Dakar
Programme de ma tournée dans les régions du Sénégal
En arrivant au Sénégal, j’avais pour projet de peindre dans chaque chef-lieu de région et en Guinée Bissau.
Daddy Ely et Bambino, qui m’avaient fait découvrir la ville de Dakar en 2005, proposent de m’accompagner car ils ont des contacts à voir dans les différentes villes.
Bugs, l’ingénieur du son de leur structure (YBE), va bientôt participer à un festival Hip Hop à Bissau et après avoir rencontré les organisateurs, ils décident de m’inclure dans le projet pour que j’anime un atelier « peinture urbaine ».
Manque de chance quelques jours plus tard un coup d’état frappe la Guinée Bissau et le festival est annulé sans préavis.
La déception est grande… Je dois rayer un pays entier de mon programme…
On s’organise donc pour les régions et il est difficile de faire coïncider nos emplois du temps car leurs projets leur demandent pas mal de temps.
On réussit quand même à prévoir les villes de St Louis, Louga, Kaolack, Mbour et Thiès.
Saint Louis : ancienne capitale du Sénégal
La première étape sera St Louis et Louga.
On décolle très tôt pour pouvoir revenir dans la soirée, St louis étant à 260km de la capitale et Louga est sur le chemin.
La ville de St Louis (Ndar en wolof) est l’ancienne capitale du pays. Elle se trouve à l’embouchure du fleuve Sénégal. Ce dernier fait office de frontière naturelle avec la Mauritanie, où je baroudais il n’y a pas si longtemps.
St Louis se décompose en 3 parties :
- La vieille ville qui se situe sur l’ile Saint Louis
- L’extension côté est qui est sur le continent
- L’extension côté ouest sur la langue de Barbarie : une méga presqu’île qui s’étend de Mauritanie jusqu’à ici
On a le droit aux embouteillages dès notre arrivée et on se dirige vers l’hydrobase (lieu le plus fréquenté de la ville) qui se trouve sur la 3ieme partie.
Arrivant du coté continent, il nous faut traverser le pont Faidherbe pour arriver dans la vieille ville.
On y reste bloqué une trentaine de minutes. Une femme dans un taxi me prend pour un acteur et me demande si je n’ai pas joué dans je ne sais quelle série. Je me demande encore avec qui elle a bien pu me confondre !
Un deuxième pont, portant le nom de Mustapha Malick Gaye permet d’atteindre la langue de Barbarie.
J’ai failli me mettre dans la merde…
Pas loin de l’hydrobase je repère un mur parfait et je me mets au boulot.
J’ai presque fini le fond quand un militaire arrive vers moi en courant en me disant que je suis en train de peindre un complexe de l’armée. Evidemment, c’est strictement interdit.
On ne rigole pas avec les bâtiments militaires en Afrique et je le sais, mais j’ignorais que celui-là en était un !
Je commence à flipper et je me demande ce qui va se passer quand le supérieur arrive. J’ai déjà fait un séjour en garde à vue à Dakar en 2007 car je n’avais pas mon passeport sur moi. Je vous passe les détails…
On négocie avec lui et il a l’air d’être dans un bon jour. Il me demande de peindre un carré pour effacer ça. J’exécute et gaspille 2 bombes.
Il y a un autre mur tout près, on demande la permission au boutiquier qui nous répond qu’il n’y a pas de problème. Je me remets donc au travail.
Fil rouge de mon séjour au Sénégal : la police & la douane
En repartant, un flic nous arrête et veut me prendre de l’argent car je n’ai pas ma ceinture (ce n’est jamais appliqué ici…). De plus on m’a cassé mon retro et l’extincteur est resté à la maison ! Il faut une bonne demi-heure à Ely pour le convaincre de nous laisser partir et ça marche !
Exceptionnel qu’un flic lâche prise sans avoir grappiller le moindre billet de 1000 fr CFA.
Louga est très proche de St Louis, c’est une petite ville de rien du tout.
En route on tombe sur la douane qui s’occupe d’un gambien mais qui m’arrête quand même. A croire que les autorités sénégalaises ont vraiment un radar de plaques françaises.
Une fois que le douanier a terminé avec l’autre conducteur il part au fast food du coin et nous laisse en plan !!
On attend 5minutes… 10 minutes… 15minutes puis on se décide à aller voir ce qui se passe avec Bambino.
Les collègues du douanier qui savent pertinemment que je suis là à attendre sont en train de manger et se fichent royalement de ma voiture. Ils nous invitent à se joindre à eux pour gouter leur thiéboudienne !!
On refuse, pas question de manger avec les autorités pourries du pays. L’un d’entre eux me demande mon passavant la bouche pleine, il fait semblant de regarder et me dit que je peux partir. Tout ça pour ça
Je laisse Bambino à l’entrée de Louga pour qu’il voie son contact et j’attaque un mur qui est impossible de louper pour les voyageurs qui font St louis/Dakar par la route.
La nuit tombe et on rentre sur Dakar. Embouteillages au menu pour terminer cette journée bien remplie.