Jour 15 : Etape 8 : Nouakchott-Dakar (472km)
Bac de Rosso ou barrage de Diama??!
Avant mon départ, Gérard le baroudeur me demande si j’ai 1 extincteur, 2 gilets jaunes et 2 triangles avec moi.
En effet, c’est obligatoire pour conduire au Sénégal, allez savoir pourquoi 2 gilets quand on est seul…
Je n’ai pas tout et il m’amène faire des courses, vous trouverez facilement ce qu’il vous faut c’est un business qui marche en Mauritanie.
Il y a 2 possibilités pour aller à Dakar à partir de Nouakchott : prendre le bateau à Rosso ou passer par le barrage de Diama. C’est d’ailleurs le sujet de conversation qui revient le plus à Menata, quelle option choisir ?
Le bac de Rosso a très mauvaise réputation, il est connu pour être un bordel sans nom où on trouve beaucoup d’escrocs et où les douaniers mauritaniens comme sénégalais rackettent les étrangers à tour de bras.
Les habitués sont unanimes, 155km après avoir quitté Nouakchott il faut bifurquer sur la droite et prendre la piste qui mène à Diama, pas de goudron mais pas d’attente pour le bateau et la douane est beaucoup moins gourmande au niveau de la corruption.
Un peu de piste avant le barrage
J’opte pour la deuxième solution sachant ce que peut faire l’AX sur piste.
Je quitte donc Menata et me dirige vers Rosso dans un premier temps.
Comme prévu, après avoir parcouru 155km, la piste est impossible à louper. Elle se trouve sur la droite et il y a un attroupement qui attend le passage des voyageurs.
ATTENTION on y trouve des civils qui portent de faux uniformes de police et qui se font passer pour les autorités locales. NE LEUR DONNEZ SURTOUT PAS VOS PASSEPORTS, et ne les prenez pas en stop comme ils le demandent !!
La piste commence très bien, le sol est parfaitement plane malgré l’absence de bitume.
Plus loin je croise des rouleaux compresseurs et des pelles mécaniques qui restaurent le chemin, c’est un gros chantier. Dans quelques mois la piste sera très praticable !
Pour le moment seul le premier tronçon est terminé.
Je rencontre des ouvriers sénégalais qui travaillent là-bas, ils m’expliquent que je dois contourner les travaux à ce niveau car ce n’est pas encore fini.
Je m’ensable en suivant la direction qu’ils m’ont indiquée !
Quelques minutes plus tard je les vois arriver en 4×4 avec un treuil pour me sortir de là, chose qu’ils font facilement vus le faible poids de ma voiture. Ils me disent ensuite qu’ils vont m’accompagner jusqu’à l’ancienne piste.
Je les suis et une poignée de kilomètres plus tard je me retrouve devant une route pleine de nids de poule. Ils s’arrêtent et viennent me demander de l’argent.
Très important pour les voyageurs qui se rendent en Afrique, quand quelqu’un veut vous rendre service, n’oubliez jamais de demander combien cela va vous coûter avant histoire d’être fixé, car (malheureusement) dans la majorité des cas on vous demandera de l’argent à la fin alors que c’était présenté comme un coup de main à la base !
Ce n’est évidemment pas le cas de tout le monde, mais mon expérience m’oblige à vous prévenir de ce genre de mauvaise surprise…
A l’heure actuelle les travaux doivent être terminés mais lors de mon voyage la deuxième partie de la piste était en assez mauvaise état, impossible de rouler vite à cause des nombreux trous.
Il y a aussi beaucoup d’animaux comme des troupeaux de vaches et des phacochères qui sortent des joncs la queue en l’air sans prévenir !
Derrière toute cette verdure se trouve le fleuve Sénégal qui fait office de barrière naturelle avec la Mauritanie.
A moins de 50km du barrage, je rentre dans le parc national du Diawling, et un garde me demande 1000 Ouguiyas (3€) de droit de passage.
La dernière partie de la piste est en bon état et je vois rapidement le barrage se profiler devant moi.
La fin du territoire mauritanien est gardée par un escadron de dromadaires surentrainés qui sont en plein milieu ! Je dois slalomer entre eux car mes coups de klaxon ne les effraient pas du tout.
Sortie de Mauritanie
A la frontière, comme d’habitude, gendarmerie pour se faire enregistrer, police pour le tampon de sortie. Sans oublier la douane pour qu’ils notent dans mon passeport que la que la voiture a bien quitté le pays.
Ils me fatiguent sur le fait que la carte grise n’est pas à mon nom (ça recommence), et menace de ne pas me laisser entrer au Sénégal.
Après une demi-heure de discussion je paie 3000 Ouguiyas (9€) et ils me souhaitent un bon séjour.
Je commence à faire connaissance avec le terme corruption et je vais en avoir bien besoin par la suite…
Je m’apprête à partir et l’un d’entre eux se met à courir vers moi. Pas très rassuré je me demande ce qui se passe mais il veut simplement que je lui donne du… dentifrice.
Je lui envoie mon tube à moitié entamé et je peux enfin sortir du pays.
Conclusion Mauritanie
Très bonne première partie de voyage dans le « pays de la peur » qui a vraiment mauvaise réputation à tort.
Pour avoir traversé le pays en long et en travers, à AUCUN moment je ne me suis senti en danger. A savoir que Chinguetti, où j’étais dans le désert, est classée dans la zone rouge à haut risque par le ministère français des affaires étrangères…
Comme d’habitude des évènements exceptionnels commis par une minorité gâtent l’image d’un pays entier et les médias occidentaux en rajoutent des tonnes.
En tout cas, je suis bien content d’être allé au-delà de ces bêtises et je suis même pressé d’y retourner et de retrouver cet accueil si chaleureux de la population mauritanienne !
(Cette journée n’est pas finie, elle continue dans un instant au Sénégal !)