Jour 35 (suite) : Etape 12 : Goudiri-Kayes (158km)
La frontière malienne
Il faut continuer 2 ou 3 km avant de voir les autorités Maliennes.
On commence par la douane et le laissez-passer touristique de la voiture.
C’est un vieux qui s’occupe de moi et il exige une procuration car la carte grise de l’AX est au nom de ma mère. Ça recommence…
J’essaie de négocier avec lui mais il ne veut strictement rien savoir, je ne rentrerai pas au Mali si je n’ai pas ce papier.
Il me conseille de me faire faxer ça, le problème est qu’il n’y a pas de fax ici! Je suis obligé de retourner au Sénégal!!
Gemma me sauve !
Nous sommes dimanche et personne en France ne pourra m’aider.
J’appelle donc Gemma au Sénégal, pour lui demander de m’écrire une fausse procuration et de me faxer ça à une boutique de Kidira.
Même à Dakar il est difficile de trouver un fax ouvert le dimanche.
Je cherche de quoi manger en attendant… Il n’y a pas grand-chose dans cette ville mais je trouve finalement un vendeur de pain avec des œufs durs et de la mayonnaise.
Je fais la connaissance d’un Guinéen qui me demande si je peux le ramener dans la capitale sénégalaise.
Manque de chance pour lui je vais à l’opposé.
Il me pose plein de questions sur la France. Il fait parti des nombreux africains qui sont persuadés qu’en Europe il est facile de gagner 5000€ par mois… S’il savait la vérité…
Gemma galère mais quelques heures plus tard elle me sauve la vie en m’envoyant le faux document!
Que de perte de temps aux frontières…
Je repars donc au Mali et prend conscience d’une chose :
En sortant du Sénégal la première fois, j’avais oublié de rendre le passavant de la voiture à la douane.
Ils sont cachés en contrebas sur la gauche en sortant.
Normalement il y a une barrière qu’on est obligé de contourner en passant par la douane mais là rien du tout!
Si je n’étais pas en règle j’aurais pu sortir du pays comme je voulais!
Ca fait d’ailleurs 2 fois que je fais l’aller retour entre le Sénégal et le Mali en quelques heures!
De retour à la douane malienne, le vieux n’est plus là, c’est un collègue plus jeune qui s’occupe de moi et il ne me demande pas la procuration.
Je commence à me dire que Gemma a fait tout ça pour rien quand le vieux débarque. Il ne lâche pas l’affaire lui…
Il regarde à peine ce qu’il y a d’écrit et me demande 15000 Fr CFA (23€) pour le laissez-passer, et oui c’est le week-end le prix est donc multiplié par 3!!!
Le vrai tarif de ce document est de 5000 Fr CFA (7,5€). Evitez donc de vous pointer au Mali le samedi ou le dimanche.
En sortant, le vieux sort me demander à combien je lui vends ma voiture.
Le papier qu’il vient de me faire signer à l’instant interdit la vente de véhicule sur le territoire malien… chose que je lui rappelle. Il répond que de toute façon c’est la douane qui vérifie ça et que la douane, c’est lui!
Tralala habituel ensuite, police puis gendarmerie, et je peux entamer un nouveau chapitre : le Mali.
(Désolé du manque de photos dans cet article, la majeure partie l’action se passe à la frontière où il est interdit de prendre des clichés)
L’ouest du Mali : une vraie fournaise
La chaleur s’accentue, dehors il fait actuellement 42°C à l’ombre, dans la voiture c’est un vrai sauna. Le paysage est désertique et les seuls arbres qui subsistent sont les énormes baobabs.
Je freine en urgence devant un troupeau de chèvres qui sort de derrière les buissons sans prévenir. Même quand il n’y a rien à des kilomètres à la ronde, je ne suis pas a l’abri de ce genre de chose.
Les animaux traversent comme bon leur semble et il ne vaut mieux pas avoir le malheur d’en percuter un sous peine de gros problèmes avec le propriétaire.
Je rentre dans la ville de Kayes et, pendant qu’on me fait le plein d’essence, il fait désormais 49°C à l’ombre!!!
Je n’ai jamais vécu ça auparavant et je n’ai qu’une chose à dire : c’est insupportable.
La sueur ruisselle sur mon front et mes habits sont littéralement trempés.
Quand je pense que la population locale vit ici toute l’année, pas étonnant que leurs activités soient très réduites.
Je continue tout droit jusqu’à ce que ça ne soit plus possible puis je tourne à droite, un panneau indique l’auberge de la radio rurale de Kayes. Le prix de 12000 Fr CFA (18€) me paraît plutôt intéressant. De plus les chambres sont climatisées et même si je suis contre, je fais ma petite nature, dehors c’est beaucoup trop rude.
Un jeune qui travaille dans le coin me dit que si je prends la piste de Médine (environ 10km) je pourrai voir le fort de la ville et qu’en continuant il y a les rapides du Félou.
Et voilà je viens de trouver mon programme de demain!