Jour 43 : La mare aux hippopotames
A la recherche d’une puce téléphonique
A mon réveil, je pars à la recherche d’une puce téléphonique. Il y a 3 réseaux différents au Burkina et on m’a dit à la frontière que Telecel été le plus avantageux pour appeler à l’étranger.
J’ai à peine le temps de sortir de l’auberge que les enfants du quartier m’ont déjà localisé. Comme d’habitude ils me demandent de les prendre en photo puis ils courent vers moi tout de suite après pour se voir sur le petit écran.
Je continue mon chemin et ils me suivent en appelant la moitié du voisinage pour poser fièrement devant mon appareil.
J’adore vraiment cette jeunesse africaine qui a une joie de vivre exceptionnelle, un rien les amuse. Dans chaque pays c’est la même chose, en ville, au village, en brousse, trop de sourires sur ces visages juvéniles.
Un bon quart d’heure et une vingtaine de photos plus tard, je peux continuer ma quête sur les chemins de terre rougeâtre de Bobo-Dioulasso.
Je demande à un passant s’il sait ou je peux trouver une puce Telecel et il me répond que 2 choix s’offrent à moi : soit en centre-ville, soit à un vendeur ambulant.
Pour une fois, j’ai une chance terrible car quelques mètres plus loin la 2ième solution se propose à moi.
Après grosse négociation je m’en tire pour 2000 Fr CFA (3€).
Comme pour le Mali les communications bonus sont seulement utilisables dans le pays, pas d’appels internationaux avec…
Premiers animaux sauvages en Afrique pour moi : les Hippos
De retour à la Casa Africa, le gérant est sur la terrasse et me conseille d’aller faire un tour à la mare aux hippopotames tout près de Bobo.
Il ajoute qu’on peut encore apercevoir les mastodontes malgrès la montée des eaux due à la saison des pluies.
Je n’ai pas encore vraiment vu d’animaux sauvages africains, je me mets donc en route.
C’est à une poignée de kilomètres de Bobo, en demandant son chemin aux autochtones c’est très facilement trouvable.
En sortant de la ville il y aura un péage où vous devrez payer 200 Fr CFA puis un panneau routier vous indiquera la piste à emprunter pour accéder à la mare.
Cette piste de terre couleur brique est en excellent état. Il suffit de continuer tout droit jusqu’au panneau « ATTENTION ANIMAUX SAUVAGES ».
Pendant une courte section de route le décor change radicalement laissant place une végétation beaucoup plus dense de type « jungle ».
Une fois sortie de là, je me retrouve dans une sorte de prairie parsemée d’énormes « champignons ».
Je n’arrive pas à distinguer ce que c’est, je stoppe donc la voiture et je sors voir ça de plus près.
Ce sont en fait des termitières à l’architecture vraiment insolite !! Ils y en a des dizaines autour de moi !
J’arrive enfin au campement des guides qui gèrent la mare.
Comme souvent en Afrique le tarif pour les étrangers est 3 ou 4 fois supérieur à celui des africains et je dois payer 3000 Fr CFA (4,5€) pour qu’ils m’amènent voir les hippos.
L’un d’entre eux me prie de le suivre en voiture. Il va chercher une perche de 5 ou 6 mètres de longueur et enfourche son vélo.
Il roule en pleine forêt, son énorme bâton posé sur l’épaule, avec une facilité déconcertante.
Trois de ses collègues sont déjà sur place en train de mettre une barque, sur laquelle on peut lire « Sapeurs Pompiers », à l’eau.
Encore une fois, je ne suis pas venu à la bonne saison…
La mare est immense, complètement enclavée dans la forêt très verte en cette saison. La surface est jonchée de nénuphars et de lentilles d’eau. Le fond est aussi très riche en végétation ce qui force mes accompagnateurs à pousser la barque à 3 tellement les plantes aquatiques nous freinent ! Il fait une chaleur pas possible et mes pilotes galèrent pour nous faire avancer.
Celui qui ne pousse pas m’explique que je ne suis pas arrivé à la bonne saison (décidément… ça commence à devenir une habitude) et qu’il y a normalement beaucoup d’oiseaux ici. Au loin je vois cependant des jacanas qui gambadent sur les plantes qui tapissent la surface de la mare.
Le guide ajoute qu’en saison sèche on peut observer les hippopotames dans et hors de la mare, chose qui ne sera pas possible aujourd’hui car le niveau d’eau est trop élevé.
Quelques pécheurs sont à la recherche de poissons mais toujours aucun signe des grosses bestioles que je suis venu voir.
Nous sommes au milieu de la mare et on me somme de regarder à droite. J’aperçois alors des yeux et des petites oreilles rondes qui dépassent de la surface de l’eau !
On se rapproche au maximum mais les guides me préviennent qu’on ne pourra pas aller trop près car ils risqueraient de prendre peur et de nous mettre en mauvaise posture. Un hippopotame en colère est extrêmement dangereux selon les dires de mes accompagnateurs.
Je distingue pourtant un homme qui cherche je ne sais quoi juste à côté !!
Je n’en vois que 2 pour l’instant et ils sont immobiles tel des statues. Il faut que je patiente qu’ils jouent ou que l’un d’entre eux ait envie de bailler pour mieux les voir. La difficulté étant de prendre la photo pile au bon moment.
On se déporte vers la droite et je repère une colonie !
Une quinzaine de spécimens m’observent, certains ont même des plantes sur la tête en guise de camouflage. Je veux à tout prix en voir un la gueule dehors et on reste une demi-heure à attendre.
J’arrive finalement à prendre une photo d’un bébé qui baille, il n’a même pas encore de dent. Triste butin ma foi…
Sur le retour les guides me disent que sur la route de Ouagadougou, dans le village de Boromo, on peut voir des éléphants sauvages. Il me donne ensuite l’adresse d’une auberge sur place.
C’est à seulement 150 kilomètres de Bobo j’ai donc le temps de rejoindre la brousse avant la nuit.