Jour 5 (suite) : Etape 4 : Boujdour-Nouadhibou (696km)
Entrée en République Islamique de Mauritanie
Je suis donc en attente à la frontière mauritanienne, ici c’est le contraire de la forteresse marocaine. Il y a juste une chaine qui m’empêche d’avancer et j’attends mon tour.
Je vais rentrer en République Islamique de Mauritanie. Avant de quitter le Maroc vous devez donc vous débarrasser de toutes traces d’alcool car ils vont fouiller la voiture et vous risquez gros si vous êtes en possession de boisson alcoolisée.
On me laisse entrer et une foule de jeunes me proposent de m’aider pour les différentes démarches administratives et évidemment ce n’est pas gratuit. Je leur dis que je vais me débrouiller car je commence à comprendre le système des frontières.
Je dois trouver la police pour mon tampon d’entrée, la douane pour la voiture et la gendarmerie pour m’enregistrer.
Comme prévu la douane me demande si j’ai de l’alcool, vient alors une fouille de toute la voiture, ils amènent même des chiens renifleurs à la recherche de drogue et d’armes !!
Heureusement je n’ai rien à me reprocher et ils prennent mon passeport afin de noter, directement à la main, que je suis entré avec telle voiture à telle date. Ils me disent que quand je quitterai le pays avec le même véhicule le message inverse sera écrit.
Il est interdit de vendre des voitures de plus de 8 ans. Cette pratique est mise en place pour chaque voiture qui dépasse cet âge afin de limiter le trafic qui existe quand même au vu de toutes les voitures trop anciennes qui se vendent dans le no man’s land.
Pause à Nouadhibou
Je récupère ensuite mon tampon d’entrée à la police et je rencontre un dénommé Momo, un sénégalais installé en Mauritanie. Il me dit qu’il a une auberge à Nouadhibou et qu’il peut m’indiquer le chemin si je veux séjourner là-bas.
Je me laisse tenter mais il faut d’abord que je passe par la gendarmerie et que je cherche une assurance pour la voiture car la mienne qui était encore valable au Maroc ne l’est plus ici.
Je sors de la cohue de la frontière et un panneau m’indique 2 directions, la capitale Nouakchott ou Nouadhibou, je vais à droite a la recherche de l’auberge de Momo.
Auberge Sahara « Chez Momo »
Après quelques détours dans la ville je trouve enfin l’endroit et je suis accueilli par Mountaga un guinéen et Kanté un Malien, 2 jeunes qui gèrent l’auberge vu que Momo passe sa journée à la frontière.
Des italiens sont en train de quitter l’endroit.
Je les laisse donc sortir avant de garer la voiture à l’intérieur de la cour de l’auberge.
Je suis tout seul pour le moment. Mohamed un mauritanien, qui habite un appart au dernier étage de l’auberge, se joint à moi en terrasse et me raconte qu’il est un pur stéphanois.
Etant Lyonnais je suis intrigué par son histoire et il m’explique que Nouadhiboudumonde (comme il dit) s’appelait Port Etienne à l’époque coloniale et que le gentillet stéphanois est resté jusqu’à présent.
Il me fait du thé tout en me racontant des anecdotes sur sa ville qu’il connait par cœur.
L’échange est vraiment intéressant. Une fois le breuvage terminé, il me souhaite une bonne soirée et rentre chez lui. La nuit est tombée et il fait super froid, je suis même obligé de mettre un blouson.
Ça se voit que cette ville a été montée de toute pièce au milieu du désert.
Je me retrouve tout seul et je vais à la recherche des 2 jeunes qui m’ont ouvert le portail tout à l’heure et qui font les timides.
Ils s’occupent de l’auberge et habitent dans une toute petite chambre sans fenêtre juste à côté de l’entrée.
Je leur demande si je peux me joindre à eux. Je rentre ma grande carcasse dans leur chambre exiguë et ils m’invitent à m’asseoir au sol. Mountaga vient de Nzérékoré en Guinée et Kanté de Kayes au Mali.
Les 2 sont venus de leur pays respectif pour rentrer en Europe mais ils sont pour le moment bloqués à Nouadhibou.
Je leur demande où on peut manger, Kanté me dit qu’on va aller faire des courses et qu’il va préparer des « éspaguetti » pour moi. A l’écrit on comprend tout de suite ce que c’est mais il a fallu que j’attende d’arriver à la boutique pour me rendre compte que je n’aurai pas droit à une spécialité locale.
On mange le repas dans une même assiette tous les 3 et ils me disent que demain Kanté m’amènera au bout de la péninsule du Cap Blanc.