Jour 32 : Pâques au Sénégal + Pain de singe + Recette du ngalakh
Les fêtes religieuses au Sénégal
95% de la population est musulmane au pays de la Teranga. Il y a cependant un petit pourcentage de chrétiens.
L’entente interreligieuse est très bonne dans ce pays. Tout le monde s’invite aux diverses fêtes des autres sans aucun problème.
La semaine prochaine c’est la fête de pâques. A cette occasion, les chrétiens du Sénégal ont pour tradition de confectionner une boisson appelée ngalakh. La coutume veut que ce mélange liquide sucré soit distribuer au voisinage le jour du vendredi saint.
La préparation est longue et commence une semaine à l’avance. Il vous faut du pain de singe, des arachides, du sucre et du mil.
Pain de singe + eau = jus de bouye
Le pain de singe est le fruit du baobab. Au Sénégal on l’appelle bouye.
C’est un super aliment de folie. Il contient 6 fois plus de vitamines C que l’orange et 2 fois plus de calcium que le lait à quantité égale. Il regorge également d’une quantité très importante de potassium et beaucoup d’autres minéraux.
Il était interdit d’importation en Europe jusqu’à 2008 et connait de plus en plus de succès en occident à l’heure actuelle.
Le fruit comporte énormément de noyaux durs comme de la pierre. La chair est mise à tremper dans de l’eau chaude pour en récupérer la pulpe.
Plusieurs passages sont nécessaires pour dissoudre le bouye. Ce jus est très acide nature, il est donc sucré.
A cette étape certains ajoutent du lait en poudre pour encore plus d’onctuosité (et des arômes malheureusement inutiles) et le consomme tel quel comme un jus de fruit.
Jus de bouye + pâte d’arachide = neuteri
Il faut ensuite préparer la pâte d’arachide. Les cacahouètes crues sont décortiquées puis séchées au soleil.
Viens ensuite une torréfaction pour rendre les graines bien dorées avant de les piler pour obtenir une pâte de couleur marron.
Elle est ensuite diluée dans le jus de bouye sucré réalisé précédemment pour donner le neuteri.
Neuteri + arrow tiakri = ngalakh
Le mil est, quant à lui, réduit en farine afin d’en faire un « couscous » de taille moyenne appelé arrow tiakri. On voit souvent des enfants consommer cette semoule de mil avec du sow (fromage blanc) en encas pour le gouter.
Pour le ngalakh on le mélange avec le neuteri, puis on ajoute des raisins secs dans le breuvage.
On peut aussi mettre des bouts de fruits comme des bananes ou de la pomme mais le ngalakh ainsi obtenu se conservera très mal et aura tendance à fermenter rapidement.
Et voilà le résultat !
Des dizaines de litre ont été préparées dans d’énormes bassines et seront distribuées partout dans le quartier.
Bonne fête de pâques à tous !